Comité de conjoncture: François Biltgen et Jeannot Krecké présentent les derniers chiffres de la situation sur le marché de l'emploi

À l’issue de la réunion du Comité de conjoncture du 29 janvier 2009, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, et le ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, ont présenté les derniers chiffres de la situation sur le marché de l’emploi au Grand-Duché.

Chiffres du chômage

En décembre 2008, 11.511 demandeurs d’emploi résidents étaient inscrits auprès des services de placement de l’Administration de l’emploi (ADEM) (+6,6% ou +710 unités par rapport à novembre 2008 et +17,3% ou 1.696 unités par rapport à décembre 2007).

Le taux de chômage est passé de 4,7% en novembre 2008 à 5% en décembre 2008. Le nombre de demandeurs d’emploi résidents bénéficiant de l’indemnité de chômage complet a augmenté de 375 unités entre novembre et décembre 2008 pour s’élever à 5.477.

Les travailleurs les plus concernés par la situation actuelle sont les hommes non qualifiés âgés entre 30 et 50 ans. Contrairement à ce qui se passe à l’étranger, les jeunes sont moins touchés par l’actuelle hausse du chômage, a expliqué François Biltgen.

Malgré cette augmentation du chômage, le ministre du Travail a indiqué que 1.494 postes vacants ont été déclarés à l’ADEM en décembre 2008. Ce chiffre est certes en baisse par rapport aux mois précédents, mais prouve, selon le ministre, qu’il y a toujours création d’emplois au Luxembourg.

Chômage partiel

Sur les 100 demandes de chômage partiel introduites en 2008, 53 ont été avisées favorablement par le Comité de conjoncture. En janvier 2009, le comité a avisé favorablement 62 demandes sur 76 demandes introduites. Le nombre de chômeurs partiels potentiels s’est élevé en janvier 2009 à 6.919 contre 4.082 en décembre 2008.

Par conséquence, les coûts du chômage partiel, à charge du Fonds pour l’emploi, ont considérablement augmenté ces derniers mois, passant de 208.000 euros en septembre 2008 à presque 9 millions d’euros en janvier 2009.

La plupart des demandes de chômage partiel proviennent du secteur de l’industrie, secteur confronté actuellement le plus au chômage conjoncturel. Certaines demandes d’entreprises du secteur du transport ont aussi été avisées favorablement par le comité lorsqu’il est établi que leur lien de dépendance avec le secteur de l’industrie est très important.

"Phase intermédiaire"

Après la présentation de ces données, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a admis que l’on se trouve actuellement dans une situation où les chiffres ne reflètent pas encore les effets des différents plans de relance nationaux. "Nous nous trouvons actuellement dans une phase intermédiaire. Les effets des plans ne peuvent pas encore être mesurés", a-t-il souligné.

De plus, l’évolution internationale se dégrade plus vite que celle du Luxembourg, a dit Jeannot Krecké, qui a soulevé dans ce contexte la question du lien de dépendance du Luxembourg vis-à-vis de l’étranger. Selon lui, il faut maintenant voir si le Luxembourg sera capable de contrecarrer l’évolution internationale.

Il est dès lors le souhait du ministre de l’Économie et du Commerce extérieur de continuer sur les pistes tracées par le plan de relance du gouvernement, à savoir : investissements publics élevés et aides aux entreprises locales. Jeannot Krecké veut en outre convaincre les entreprises où l’influence de l’État est directe (Entreprise des P&T, entreprises du domaine de l’énergie) d’avancer un certain nombre de projets. Finalement, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur a souligné qu’il fallait, dans le cadre du plan national, tenir compte des dépenses en matière de chômage partiel.

En matière d’aides directes aux entreprises, Jeannot Krecké a aussi rappelé les changements adoptés récemment par la Commission européenne et a dit qu’il fallait adapter la législation nationale à certains égards afin de pouvoir appliquer les nouveautés du système d’aides proposé par la Commission. Cette nouvelle flexibilité en matière d’octroi des aides profitera surtout aux PME.

Consommation, inflation et indexation des salaires

Alors que la situation au niveau des commandes dans le secteur de l’industrie se présente dramatique, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur a espéré que les mesures visant à augmenter le pouvoir d’achat des ménages luxembourgeois permettront de maintenir la consommation privée à un niveau élevé.

En raison des prix relativement bas des produits pétroliers, Jeannot Krecké a remarqué que l’inflation n’était à l’heure actuelle pas à l’ordre du jour des discussions. Il a néanmoins averti que le Luxembourg risquait une inflation négative entre avril/mai et août/septembre 2009. "Une inflation négative ne donne en général pas une image positive de la santé d’une économie", a-t-il dit à ce sujet.

Pour ce qui est de l’indexation automatique des salaires, le ministre Krecké a répété que la tranche indiciaire due en mars 2009 sera évidemment maintenue et qu’une prochaine tranche, sur base des données actuelles, ne sera due qu’au 3e trimestre 2010.

Secteur bancaire

Selon le ministre Biltgen, le secteur bancaire n’est actuellement pas concerné par le chômage conjoncturel. En réponse à une question, Jeannot Krecké a affirmé ne pas entrevoir dans l’immédiat la nécessité d’une deuxième série de plans d’aide pour les banques au Luxembourg. De toute façon, il faudra d’abord attendre les effets du plan de relance américain.

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